En famille et à l’école préservons la biodiversité.
3ème petite histoire
Pour vous, j’ai revêtu ici ma plus belle robe.
Je vie en Australie et je fais partie de cette biodiversité. Je suis une araignée sauteuse, ma taille moyenne est de 4 mm.
Dans la nature comme toutes mes congénères je joue un rôle de régulation des insectes, mais depuis 60 ans, l’Homme a imaginé une autre manière de faire pour cette gestion. Il pensait faire mieux que nous les minuscules.
Il en résulte que dans nos toiles magnifiques nous trouvons maigre pitance. Désormais, nous les insectes, luttons pour notre survie alors que par le passé nous nous partagions le travail avec les oiseaux, les insectes auxiliaires et certaines plantes carnivores.
Les insectes pollinisateurs permettaient aux plantes de se multiplier et plus elles se multipliaient plus la ressource était grande. Les plantes, les haies, les arbres, protégeaient les sols des aléas climatiques.
En période de fortes chaleurs, cette végétation jouait le rôle essentiel de préserver l’ensemble de la faune et les animaux de la ferme, maintenant une certaine humidité essentielle aux cultures grâce à l’évapotranspiration.
A cette époque l’Homme n’avait pas encore les moyens de s’offrir l’irrigation excessive. C’est cet environnement qui préservait les paysans qui géraient chaque parcelle de terre. La France comptait alors 750 000 kilomètres de haies de plus qu’aujourd’hui, elles n’avaient pas encore été arrachées. Les bosquets étaient nombreux et les zones humides étaient des oasis en période de canicule.
Lorsqu’il n’y avait plus d’herbe, les quelques animaux de la ferme se nourrissaient des feuillages des haies et les paysans pratiquaient l’émondage dont ils avaient la maîtrise pour l’occasion.
La nature, la faune et l’Homme vivaient en harmonie avec les plantes et les arbres, même si la nature est parfois cruelle. Cette vie appréciait les rayons du soleil et la photosynthèse permettait aux plantes acclimatées de vivre et de faire vivre toute cette population interdépendante de la biomasse et du climat.
L’eau avait encore la possibilité d’infiltrer le sol vivant, riche en humus et travaillé par les vers de terre.
Les végétaux, puis cet humus capable de retenir 300% de son poids en eau, jouaient un rôle d’éponge lors des fortes pluies (Imaginez… Imaginez… Imaginez…). L’évapotranspiration permettait de maintenir une humidité de l’air qui fait défaut à ce jour.
Ces sols vivant captaient ce CO2 que vous surproduisez.
Une époque où les enfants ne savaient pas encore tout cela, alors que c’était l’essentiel !
Dans l’ambiance matinale des étés chauds, vous pouviez constater dans cette nature, la présence abondante de mes toiles magnifiques, capables de capter ma nourriture et l’eau indispensable à ma survie.
Je laisse le soin à mes amis qui vont me succéder de vous raconter la suite succulente de l’histoire de la vie.
Trouvez-vous que je suis belle ?
Je vous laisse réfléchir…
Patrick LEVEQUE
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