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Le pot de terre contre le pot de fer

Faisant suite à un reportage sur France 2, j’aurais souhaité que cette lettre parvienne à Monsieur Paul François agriculteur. En même temps elle intéressera chacun d’entre-nous. Monsieur, Paul François, J’avais suivi l’an dernier le reportage qui vous a été dédié sur France 2. Votre combat du pot de terre contre le pot de fer est exceptionnel. Il vous a épuisé mais vous a grandi plus encore. Désormais les petits ruisseaux vont former les grandes rivières, mais dans le fleuve le pot de fer aura beaucoup de mal à rester à la surface. La classe politique doit savoir que les atouts mis en avant par l’agrochimie n’ont aucun intérêt pour notre pays car nous payons le prix fort sur la santé, notre agriculture, nos élevages, notre environnement, nos paysages, sur l’emploi, et nos impôts contribuent à réparer les dégâts occasionnés par une industrie qui n’en a pas la charge. Quoi qu’en disent les lobbys de l’agrochimie. Paul, vous avez opté pour la considération de la biodiversité et l’agroécologie dans laquelle s’engage notre politique et celle de l’Europe en l’ayant inscrit dans la loi. Cette logique prônée par ces lobbys n’a plus de cohérence lorsqu’elle prétend nourrir une population planétaire grandissante. Ils nous ont détournés des bonnes pratiques et ont fait rentrer nos paysans dans une logique qui n’est pas celle du bon sens paysan qui venait de la mémoire de ses ancêtres. Certes cette agriculture a pu avoir un sens à une époque mais les résultats nous présentent nos erreurs. C’est effectivement à la politique de remettre en valeur ce bon sens qui nous fait tant défaut aujourd’hui. L’emploi qui est mis en avant par l’agrochimie, le bienfondé permettant de nourrir une population grandissante est une utopie lorsque l’on voit les dégâts occasionnés dans de nombreux pays de la planète où les paysans ayant utilisés tous les produits soi-disant bienveillants pour nous les Hommes, ont tués la vie du sols et créées des déserts après avoir épuisé les nappes d’eau profondes, obligeant les agriculteurs à déplacer leurs exploitations pour épuiser à nouveau les ressources ailleurs. Déserts qui n’ont bien-évidemment aucun intérêt pour notre planète par rapport aux terres gérées durablement en agroécologie permettant d’absorber des masses colossales de CO2 ce qui a été signé dans les accord de Paris COP21. NOUS… explique cela dans le détail, très clairement dans un tableau compréhensible par tous et compare les avantages entre une agriculture intensive et l’agroécologie, le résultat est spectaculaire. Toutefois il est expliqué comment un nouveau processus peut permettre cette mutation indispensable de l’agriculture conventionnelle. Ce qui semble impossible à ce jour ne l’est pas car notre avenir est en jeu et les bénéfices sont grands. – Recensement des terres, libération de celles-ci, acquisition, rassemblement des paysans locaux qui le souhaitent sous forme de GIEE leur garantissant l’indépendance et leur permettant l’entre-aide, soutenu par les élus locaux alors qu’ils sont aujourd’hui condamnés à l’isolement dans le cadre de l’agriculture conventionnelle et du système mis en place. – Production, distribution, transformation rapide des produits en surplus permet d’éviter le gâchis alimentaire à l’étalage, fin du calibrage qui n’est plus demandé par l’Europe mais imposé par les grandes surfaces. – Point noir du système actuel, le gâchis alimentaire ; N’oublions pas que le paysan à passé beaucoup de temps dans ses cultures qu’il a utilisé une superficie agricole supérieure au besoin, utilisé la ressource en eau inutilement, qu’il a acheté les semences, les produits phytosanitaires soi-disant excellents pour le bon soin des plantes lui permettant de surproduire inutilement, mais le système archaïque et immature dans lequel nous sommes installés fait vendre plus de phytos, tout cela pour un résultat médiocre en tous points car cette grande partie de la production n’est pas consommée pour diverses causes… Calibrage, longévité dans les transports et sur les étalages. Cette dérive agricole est particulièrement dangereuse pour l’avenir et poursuit l’augmentation d’utilisation de ces produits phytosanitaires au détriment aussi des apiculteurs dont la production est insignifiante par rapport aux besoins, en parti dû à la mortalité des abeilles et principalement à l’utilisation de ces produits toxiques d’où l’écœurement devant les hécatombes. Nous importons de plus en plus de miel de piètre qualité qui bien souvent n’en est pas, au détriment d’un produit facilement productible qui jouerait favorablement dans la balance commerciale plutôt que de la creuser. C’est ici le résultat inverse de ce que souhaite depuis longtemps le ministère de l’agriculture et de l’alimentation qui ne dément absolument pas l’augmentation d’utilisation de ces produits nocifs, puisque les données sont visibles par tous, sur son site. Ceux qui démentes sont les lobbys. Les lobbys s’organisent donc à pression constante et absolue, et pèsent de tout leur poids sur nos députés, non spécialistes de l’environnement qui n’ont pas tous les éléments en main pour prendre les décisions justes, dont dépend l’avenir de la France. C’est donc logiquement que les lobbys ont plus de poids que le vote des députés ayant inscrit l’agroécologie dans la loi. Ce problème est majeur ! Chaque député devrait avoir NOUS… en main, je considère ce livre comme d’utilité public. Cela serait une avancée majeur pour la prise de décision. – Reprenons l’intérêt de l’agroécologie sur laquelle je passe ici très superficiellement. Si nous ajoutons à cela l’éco-pâturage, le débardage, le moyen de valoriser la biomasse en énergie et la redistribuer pour réduire les émissions de CO2 les paysans ont tout à gagner et cette population peut se décupler, du fait de ce nouveau dynamisme impulsé par les plans de relance et les bénéfices qu’elle peut attendre. Pourquoi cette population-là, devrait-elle renoncer au modernisme des quarante dernières années ? ce résonnement simpliste mis en avant par ceux qui refusent l’évolution vers l’agroécologie est incompréhensible. – Les feux de forêts sont une menace grandissante, et les paysans ont aussi leurs places dans la prévention. Ce chapitre de la plus grande importance est particulièrement développé dans NOUS… Le paysan de demain n’est donc pas condamné à la régression comme l’on voudrait nous le faire croire par méconnaissance, ils sont la plus belle opportunité de notre pays pour relancer la production, l’économie. Les plans de relance sont là, ces aides doivent être utilisées. La crainte de l’Europe est que celles-ci ne soient pas demandées afin de remplir les objectifs de résilience de l’environnement et de notre agriculture, à l’horizon 2030-2050. Paul François, votre combat pour faire reconnaitre la faute de Monsanto-Bayer dans l’utilisation de produits ayant occasionnés des effet graves sur votre santé a été de la plus haute importance, il s’inscrit dans l’histoire car nous sommes dans une période charnière ou l’agroécologie va engager la résilience indispensable à l’environnement. Merci pour votre combativité, qu’une majorité des français a admiré. Elle vous souhaite, j’en suis certain, le meilleur pour l’avenir, prenez bien soin de vous. Bien cordialement Patrick LEVEQUE

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