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Parole de haies : Partie 1

« En famille préservons la biodiversité » LES HAIES partie 1 Au début du siècle dernier la population paysanne Française était de 42% elle représente aujourd’hui 3,6% ce qui change totalement la physionomie de notre pays. Alors que les terres agricoles couvraient une grande partie du territoire, les haies étaient des éléments essentiels dans l’activité paysanne. Pour autant les forêts n’étaient pas délaissées car elles fournissaient aussi la nourriture du bétail. La végétation herbacée des clairières était fauchée en guise de foin. L’émondage des arbres (action de tailler le bout des branches avec feuilles) apportait également une source d’alimentation. A l’automne les feuilles étaient ramassées servant de fourrage et de litière. Dans ces milieux forestiers les moutons et les chèvres y trouvaient le moyen de se sustenter et les porcs y étaient engraissés. Les forêts étaient moins présentes qu’aujourd’hui car le bois était exploité pour le chauffage, la confection de meubles, de charpentes, mais aussi dans divers industries comme les mines pour le boisement des galeries ainsi que dans la construction navale. Dans ce contexte le paysan faisait appel au bon sens et à l’observation pour avoir à proximité tout ce qu’il lui fallait pour subvenir aux besoins de la famille et du voisinage. Pour cela les haies étaient capitales pour bien des raisons qu’elles nous expriment. Nous sommes les haies, Jadis les paysans connaissaient tous les bienfaits que nous leurs apportions. Ils nous plantaient avec bon sens en fonction de leurs besoins. Alors, nous allons faire appel à notre mémoire profonde pour vous rappeler en quelques chapitres notre bienveillance pour la vie. Dans ce contexte nous étions les meilleurs amis de l’Homme, ce qu’il commence à redécouvrir après le constat d’une dégradation de tous les milieux naturel. Rappelant que les paysans sont des gens de terroirs de plus en plus indispensables en vue de réduire les impacts climatiques. A l’époque nous étions leurs serviteurs pour protéger les animaux des intempéries, des fortes chaleurs et même des inondations plus rares qu’aujourd’hui, car notre hospitalité vis-à-vis d’une faune interdépendante, permettait de travailler le sol et d’avoir une exquise texture riche en humus qui absorbait l’eau plutôt que de laver les terres. Nos racines pivots, traçantes en surface ou emprisonnant un grand volume de terre permettaient à l’eau de rejoindre plus facilement la nappe que nous maintenions, par la protection d’un couvert végétal et notre ombrage. L’évapotranspiration offrait une humidité indispensable à la vie. Implantées sur de petites parcelles nous exercions sur l’environnement un travail remarquable vu l’importance de notre superficie. Alors qu’un sol de labour absorbe aujourd’hui 1 millimètre d’eau à l’heure, nous étions capables d’en absorber dans ce contexte l’équivalent d’un sol forestier soit de 10 à 15 millimètres d’eau en fonction du couvert. Dans ce contexte nous contribuions à la conservation des zones humides plutôt que désertiques. Rappelons qu’en ces temps nous comptions 700 000 kilomètres de haies supplémentaires sur le territoire Français. Certes à cette époque certaines régions étaient régulièrement inondées, car l’homme n’avait pas encore aménager les canaux, ni les systèmes de régulation des eaux. Ainsi tous les animaux, ceux de la ferme mais aussi de la faune sauvage étaient bienveillants devant l’hospitalité que nous leurs offrions. L’Homme pouvait alors se nourrir très sainement régulant par la chasse les populations d’animaux, puisqu’il n’avait pas encore inventé les élevages intensifs dont il découvre aujourd’hui la perversité d’une politique internationalisée qu’il a organisé au détriment de la biodiversité locale protectrice du terroir et de son climat partout à travers le monde. Les lapins, faisans, perdreaux, hérissons, les minuscules petits rats des moissons, oiseaux, serpents, prédateurs et insectes… tous trouvaient refuges sur les talus et nos branches lors des inondations, ce qui n’est guère possible aujourd’hui sur les terres de monoculture à perte de vue ou bien trop grande ou ne subsiste plus le moindre insecte, ni vers de terre que nous protégions autrefois. Tous trouvaient une partie de leurs nourriture dans l’habitat que nous offrions les protégeant des intempéries, du soleil et du vent. Bien souvent ce sont les animaux qui s’occupaient de la taille en mâchouillant les jeunes pousses, riches en nutriments. Les paysans tiraient parti de la nature pour y faire paitre les quelques animaux de sa ferme pas encore devenue une exploitation agricole, demandant des investissements conséquents qu’il aura beaucoup de mal à rentabiliser (mot barbare en agriculture ayant fait oublier que la nature vous donne le fruit de ce qu’elle a de meilleur, alors que rentabilité n’est pas pour le paysan mais pour les intérêts qu’ils suscitent dans l’industrie qui a incité à nous détruites nous les haies). Ainsi, vous imaginer aisément la défaillance actuelle du secteur agricole, de l’Homme et de sa politique, pensant avoir pris le pouvoir sur la nature alors qu’il scie plus que jamais la branche sur laquelle il est assis malgré les menaces évidentes qui vous guettent. Première partie NOUS… Patrick LEVEQUE

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